La Physique-chimie avec Madame Baimey : c’est pas sorcier !

Madame Baimey est professeur de lycée. Elle enseigne une discipline peu ordinaire pour une femme. Elle parle de sa famille, ses élèves, ses collègues

Madame Honorine Baimey est diplômée en Physique chimie. Aussi loin que vont ses souvenirs, elle a toujours été « accro » aux sciences. Ça fait partie d’elle. Pour preuve son choix de carrière qui l’emmène à partager ce qu’elle a, ce qu’elle est, mais aussi à instruire son entourage en général, et les plus jeunes en particuliers.  Elle partage ici l’expérience de sa vie professionnelle et se livre un peu concernant sa vie privée.

Ce n’est pas abstrait…

« Je suis enseignante de Physique-Chimie depuis 1991 et j’ai parcouru plusieurs établissements scolaires en Côte d’Ivoire » commence-t-elle. Madame Baimey a débuté sa carrière d’enseignante au Collège KIYALI de Ferkéssédougou. Elle a ensuite évolué dans plusieurs autres établissements notamment : Le collège Bema COULIBALY de Korhogo, le Groupe scolaire THANON NAMAKO de Cocody les 2 Plateaux, et les CSM (Cours Secondaire Méthodiste) de Yopougon Kouté et de Cocody qui est son lieu de travail actuel.

Elle affirme qu’elle a toujours aimé la physique et la chimie à l’école. Pour elle, « ces sciences sont moins abstraites ; elles touchent aux réalités que nous vivons ».

Avec les hommes, ce n’est pas toujours facile, encore moins ses collègues de travail masculins. Elle affirme que ça n’a pas été facile au début. « Ils n’acceptaient pas les critiques des jeunes dames professeurs de sciences qui finalement se sont imposées grâces à la justesse de leurs connaissances intellectuelles. Les choses se sont améliorées depuis ; aujourd’hui, les collègues hommes félicitent toutes les dames enseignantes, surtout celles qui dispensent des cours en mathématiques, physiques et chimie ».

Chez les élèves, l’accueil n’a pas été très différent très différent au départ selon Dame Baimey parce qu’ils voient eux les enseignantes des sciences comme des extraterrestres pour la plupart. Les choses se sont tassées de nos jours au point où madame Baimey soutient que l’existence de ces enseignantes de matières dites difficiles encourage les jeunes filles à se faire confiance, à faire des choix d’orientation audacieux et à réussir dans les matières scientifiques… « Nous sommes, très souvent, leur modèle ».

Pas si extraterrestre…

Notre professeur de Physique-Chimie a une vie privée des plus normale, elle a des loisirs, des goûts, des activités : une vraie vie en somme. Voici ce qu’elle raconte à ce propos : « je suis mariée depuis le 30 décembre 2000, je suis une mère de 2 enfants. J’aime faire la cuisine pour ma famille. Ce que je cuisine souvent pour le grand plaisir de mon époux, c’est la sauce feuille accompagnée de riz ou du kabatoo (pâte de maïs), c’est un plat dont il raffole et qui est facile à digérer ».

Pour arriver à gérer les cours et la famille, elle affirme qu’il faut être très organisé sinon l’école pourrait prendre le pas sur tous les autres. Ainsi, étant elle-même maman, cet instinct se réveille face à certaines situations que rencontrent les élèves. « Je suis parfois tentée d’aider les élèves en difficultés, les autres enseignantes ont ce problème aussi. Or, la famille aussi a besoin de nous. Je trouve donc toujours un temps pour me consacrer uniquement à mon époux et à mes enfants. »

Quand elle ne travaille pas ou lorsqu’elle n’est pas occupée à prendre soin de sa famille, madame Baimey participe aux activités de son église au sein de laquelle elle est choriste et conseiller de paroisse. Cela dit, rien ne peut la faire sortir de sa maison un dimanche sauf pour aller à la messe.

Un coeur de maman

Equipements de laboratoire

Travailler en milieu scolaire est très gratifiant en termes de relations humaines. C’est pour madame Baimey un bonus, un pur bonheur. Elle a de nombreux enfants adoptifs et avec chacun d’eux, elle a une histoire particulière. Un cas l’a cependant marqué plus que les autres ; une situation complexe est arrivée quand elle était en poste à Korhogo et elle raconte : « j’ai eu dans ma classe une brillante élève qui s’est laissé enceinter par le dernier de la classe, le cancre ».

Cette jeune élève préparait le Bac en série D. Madame Baimey a dû l’encadrer doublement avec des conseils, un soutien émotionnel et psychologique pour tenir face aux moqueries de ses camarades et aux brimades de ses parents. Elle a eu le Bac cette année là et est aujourd’hui médecin.

Mme Baimey a la cinquantaine, elle est appelée la «vieille mère» par ses collègues et est l’un des professeurs les plus respectés du CSM de Cocody.

 

Ezéchiel BONI

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