La bataille Écologique ne fait que commencer : le mot d’ordre d’Edith Kouassi

C’est une inconnue en 2015, seulement étudiante en Géographie option environnement. Cette année-là, candidate malheureuse à l’oral d’un concours décisif, 2016 créatrice d’accessoires de mode et d’objets de décoration, 2017, participante au programme PRODIJE de la CGECI, 2018, finaliste de la CGECI Academy avec le recyclage des bouteilles. Découvrons Edith Kouassi, fondatrice de ECOPLAST INNOV, militante pour l’environnement, lauréate d’un award pour l’année 2019.

Toucher à tout pour l’embellir 

Edith est une jeune femme ivoirienne vivant à Abidjan. La vingtaine révolue, elle fait partie de ces femmes qui mettent à profit leur jeunesse pour préparer l’avenir, réaliser des choses utiles et laisser des traces. Son domaine d’intervention est la préservation de l’environnement à travers le recyclage. Ça n’a pas toujours été le cas mais elle a trouvé cette voie en travaillant de façon artisanale son talent créatif avant de se positionner comme une entrepreneure socialement engagée. 

En effet, Edith est connue dans son entourage immédiat pour son talent à transformer les objets. Elle travaille les perles et le raphia pour fabriquer des objets pouvant servir dans la vie quotidienne ou pour la décoration. Des sacs, bijoux, boîtes, sets de table ; tout y passe et “O’kedi Perl’Rare” voit le jour. C’est l’une des cordes à son arc puisqu’elle ne s’arrête pas là. Le travail des perles et du raphia lui permet de diversifier les matériaux qu’elle utilise. Les bouteilles recyclées entrent en jeu et lui ouvrent les portes d’une formation avec la CGECI. Elle participe ainsi à la CGECI Académie avec le recyclage des bouteilles et le tissage des perles. C’est un programme de formation qui lui permet d’être sélectionnée parmi les dix meilleurs projets. “Ça n’a pas été facile parce que je devais payer des séances de coaching, et d’autres frais qui impliquent le montage de projet. J’ai persévéré parce que j’avais une vision. J’ai finalement opté pour le recyclage de bouteilles comme projet pour le concours et j’ai été finaliste malgré les difficultés : c’est de là qu’est venu le déclic.” raconte Edith. 

Entrepreneure sociale 

Au départ, Edith envisage d’évoluer dans le rural en vue de regrouper les femmes en coopérative pour le tissage des perles et le recyclage des bouteilles. Mais un choix s’est imposé à elle. Elle restreint son projet et se consacre à la cause de l’environnement pour mettre la différence dit-elle. S’inspirant d’une jeune femme kényane qui utilise des déchets plastiques pour faire des meubles. La lumière se fait sur son projet et GreenEco naît pour la gestion des déchets et la protection du climat. C’est une aubaine pour ses études puisque sa soutenance porte sur la gestion des déchets. 

GreenEco qui est une association qui évolue dans les écoles et au sein de l’université sur deux axes que sont la sensibilisation et la formation de bénévoles. Cela lui permet d’organiser des ateliers à l’espace américain du campus de Cocody. Ces actions tournent autour de l’engagement citoyen pour l’économie verte et les bonnes pratiques pour la protection de l’environnement. 

Ainsi l’association fait la formation à travers des ateliers et conférences suivis d’actions pratiques et les objets transformés sont offerts aux participants. Cela va aboutir à la création d’une entreprise sociale Ecoplast Innov qui propose une solution de transformation des déchets plastiques en carreaux, dalles et pavés. Cette action d’Edith glane déjà des prix dans divers concours. 

Pour un environnement gagnant

Avec ses actions et sa détermination, Edith participe aux WecandA Awards qui sont un événement célébrant les entrepreneurs les plus performants de l’année dans diverses catégories. Elle est lauréate de la catégorie “prestation de service”. C’est un travail de longue haleine et elle ne compte pas s’arrêter là, encore moins dormir sur ses lauriers. C’est pourquoi elle livre sa pensée en ces termes: “ce sont les femmes qui tiennent le monde, elles donnent vie et ont un véritable impact en matière d’éducation. Analphabète ou pas elle peut réussir la sensibilisation aux bonnes pratiques pour préserver l’environnement. Elles sont efficaces au point où les femmes constituent une cible de choix pour nous. Nous envisageons de les former au tri des déchets et à la sensibilisation pour un recyclage efficace.”

Pour le moment, ses activités ne sont pas rentables mais lui procurent une véritable satisfaction vu leur impact dans les milieux où Edith évolue. À long terme, les bénévoles gagneront plus que des remerciements; des investissements permettront de faire mieux.

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