La mélanine très prononcée, le regard vif et les cheveux naturels, Mélissa Amonkou est une jeune femme qui assume son africanité. D’ailleurs elle se fait ambassadrice de la valorisation du teint ébène dans une société où les codes de beauté sont plutôt favorables aux peaux claires et métissées. Dans la vie, Mélissa est journaliste-réalisatrice.
Très tôt intéressée par la communication et l’audiovisuel, elle suivra une formation à l’ISTC (Institut des Sciences et Techniques de la Communication) d’Abidjan, puis s’envole au Maroc où elle obtient son certificat de réalisation audiovisuelle. Elle est également titulaire d’une Licence en Business Administration obtenue quelques années auparavant. Depuis peu elle s’est lancée dans la réalisation de vidéos en tout genre, notamment des films institutionnels, vidéos marketing, couverture d’évènements… Elle a bien d’autres vidéos inédites et travaille sur plusieurs projets au sein de Mediatiz Studio qu’elle a fondé depuis bientôt deux ans. Elle y fait de la réalisation et de la production audiovisuelle.
Une cause en faveur des femmes noires
Joignant ses aptitudes professionnelles à la cause pour laquelle elle est engagée, Mélissa réalise en 2017, une série de vidéos-témoignages dans le but de sensibiliser sur les méfaits de la dépigmentation. L’objectif surtout est de redonner confiance à ces femmes noires qui se mésestiment en raison de leur carnation. « Je connais personnellement les difficultés que rencontre les femmes à la peau foncée et je tenais à faire passer un message : il y de la beauté dans tous les genres et le nôtre n’est pas en reste » dit-elle. On lui doit des vidéos-témoignages de sensibilisation et de valorisation du teint noir qu’elle publie sur sa chaine YouTube.
Mélissa a plusieurs cordes à son arc… Au-delà de son métier de réalisatrice, elle est guitariste, chante et fait de la photographie. Tous ces talents, elle les exerce en vue de les aiguiser, les affiner même si à l’origine, « ce sont des hobbies » comme elle le déclare. La manipulation de l’appareil photo a tracé le chemin de la réalisation vidéo. Ce milieu réputé masculin ne l’a pas ralenti dans son élan. Selon elle, « Le monde a bien changé, celui du travail a bien évolué au point où la femme ne se confine plus dans les métiers qui jusque-là étaient exclusivement classés dans la catégorie femmes ». Elle continue pour dire que « Les femmes réalisatrices, il y en a de plus en plus. Elles sont talentueuses, courageuses, méticuleuses et sortent des sentiers battus. Elles savent ce qu’elles veulent et n’en démordent pas »
Spécialisée dans les reportages corporate
Pour se positionner dans ce milieu d’hommes, en plus de créer son propre business, Mélissa s’est lancée dans la réalisation de reportages pour les entreprises. Il s’agit de vidéos corporate, de films institutionnels, vidéos marketing, de spots publicitaires et la couverture d’évènements des entreprises de leurs activités. Selon elle, « désormais, la femme ne se contente plus d’être le modèle, l’actrice ; celle qui se fait filmer » Mélissa est derrière la caméra : c’est elle qui filme.
Pleine de rêves, Mélissa Amonkou se projette dans l’avenir en disant « je veux faire partie des meilleures réalisatrices qui feront la fierté du domaine audiovisuel et cinématographique de la Côte d’Ivoire ». Elle rêve d’être un grand reporter pour la télévision, de réaliser des reportages et documentaires à grande portée sociale pour aider au développement humain en Afrique. D’où Belle Ebène, premier projet du genre. L’ambition de faire partie des grandes réalisatrices de demain qui vont révolutionner le cinéma ivoirien l’anime. Cela demande des valeurs et certaines qualités : l’amour du métier, le talent, les idées, la créativité, le leadership selon elle. Et comme demain commence et se prépare aujourd’hui, Mélissa travaille ardemment pour atteindre cet objectif. Elle met en avant la créativité et l’innovation.
Pour l’heure elle occupe une pièce chez ses parents. Elle l’a aménagé comme bureau et studio à la fois. C’est là qu’elle fait ses mixages, enregistre les voix off et tout le travail qu’elle accomplit chaque jour.
Elle laisse cette recommandation aux femmes : « Il faut maîtriser son domaine d’activité pour commencer et s’améliorer au fur et à mesure. Eviter surtout de s’engager là où on va dépendre du savoir-faire d’un tiers. Enfin, il faut commencer avec ce qu’on a ; le reste viendra progressivement ».
Maunik Assi