Tatiana SINSIN : Je serai propriétaire d’une chaîne de salons d’esthétique

La vie est faite de choix dit-on. Mais certains d’entre eux ne sont pas la résultante de nos rêves et aspirations. Il y a ce qu’on veut et ce que le destin nous impose. On le perçoit aux premiers abords comme une malchance puis quand vient la réussite, on réalise que ce n’était pas si dramatique. L’histoire de Tatiana SINSIN, en est la parfaite illustration.

Tatiana SINSIN, calme, voire timide , la trentaine révolue, est propriétaire d’un salon de beauté à Cocody Angré. Sa vie, elle l’avait rêvée autrement. Elle voulait faire de longues études, avoir des diplômes d’études supérieures pour montrer des signes extérieurs de réussite sociale. C’était sa vision des choses comme elle le mentionne : « J’ai eu des regrets parfois quand je voyais des jeunes filles de mon âge, cadres, dans de grosses voitures». Cette vision de la réussite sociale a beaucoup évolué.

Revoir ses prétentions

Aujourd’hui, s’est ajouté à ses idéaux, l’amour d’un travail bien fait et elle aime son métier. C’est vrai que Tatiana devient coiffeuse par dépit. En effet, elle a dû arrêter ses études faute de moyens financiers. Sa tante qui l’a élevée ne pouvait pas y faire face. elle a opté pour l’apprentissage d’un métier. « Mes parents étant au village, sans grands moyens, je vivais chez ma tante qui s’occupait de moi. En raison de sa situation difficile et des nombreux sacrifices qu’elle faisait pour que je poursuive les études, j’ai opté pour l’apprentissage de la coiffure afin de réduire ses charges. » Explique-t-elle. 

Pragmatique, elle se lance sur cette voie qu’elle n’imaginait pas choisir. C’est longtemps après que la passion est venue. Tatiana réalise ensuite que ce n’est pas dévalorisant, encore moins signe d’échec. Ce travail la nourrit bien et lui permet de prendre soin de sa famille. Dans son salon de beauté bien achalandé, elle n’envie plus personne. Elle vit ses propres rêves, construit sa vie à sa guise « par la grâce de Dieu » comme elle n’a cessé de dire.

Débrouillardise et débuts difficiles

« Je n’ai appris auprès de personne, je me suis formée sur le tas avant de m’installer au marché » dit-elle. En raison des grands rêves qu’elle nourrit secrètement, Tatiana utilise une partie de son revenu pour aider sa famille, subvenir à ses besoins, et se constitue une petite épargne. « J’ai économisé et avec l’aide de certains proches, j’ai pu ouvrir mon premier salon. Malheureusement, il a été cambriolé. J’ai tout perdu ». Un épisode dont parle Tatiana avec beaucoup d’amertume. « Ça été très dur à supporter, mais je me suis confiée à Dieu. Avec la prière, j’ai pu me relever. Je me suis remise au travail pour ouvrir ce nouveau salon toujours avec l’aide de certains proches. » En dépit de ces coups durs, des clients qui se font parfois rares ; elle soutient : « je n’ai pas changé d’avis, n’ai jamais pensé changer de métier. Pour moi, c’est la coiffure ou rien ».

Du chemin à faire 

Tatiana est fière de ce qu’elle a accompli. Les situations difficiles de la vie lui ont appris à se battre sans relâche. Toutefois, elle n’est pas encore satisfaite de ce qu’elle a et de ce qu’elle fait. Tatiana envisage les choses autrement, elle vise plus grand. « Je suis contente de ce que j’ai accompli parce que mes parents sont fiers de moi. J’arrive à subvenir à mes besoins et ceux de mon fils. Mais, je dois travailler davantage pour réaliser mon rêve qui est d’ouvrir un second salon de beauté et d’esthétique plus moderne et plus spacieux avec un spa, pour offrir plus de soins à mes clientes ». Il est clair que Tatiana veut pouvoir inscrire son nom en lettre d’or sur la liste des coiffeuses de renommée.

 

Maunik ASSI

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